
FIV : qu’en est-il du risque de grossesse extra-utérine ?
La grossesse extra-utérine : quels risques ?
Comme l’indique fort bien son nom, la grossesse extra-utérine constitue une grossesse se déroulant hors de l’utérus. Le plus souvent, l’embryon commence à se développer dans la trompe de la patiente. Ce type de grossesse peut s’interrompre de manière spontanée et naturelle. Cependant, elle peut aussi poursuivre son développement, et devra être interrompue par un traitement spécifique. Son développement entraîne des risques importants et potentiellement très graves pour la patiente : rupture de la trompe, hémorragie abdominale…
Grossesse extra-utérine et FIV
La fécondation in vitro consiste à placer les embryons dans l’utérus. Ainsi, la survenue d’une grossesse extra-utérine peut paraître improbable. Et pourtant, elle reste tout à fait possible dans le cadre de la FIV. Elle fait même partie de l’histoire de la fécondation in vitro, et donc de l’histoire de la médecine. En effet, la toute première grossesse obtenue ainsi a conduit à une grossesse extra-utérine. La seconde, à la naissance de Louise Brown, le premier enfant conçu par FIV.
Selon les données chiffrées, près de 3 % des grossesses survenues après FIV donnent lieu à une grossesse extra-utérine.
Dans ce cas, plusieurs hypothèses sont avancées :
- L’embryon a effectué une migration dans la trompe après implantation en raison de contractions de l’utérus ;
- L’embryon a été replacé dans l’utérus directement au contact de l’orifice de la trompe ;
- Le volume de liquide au moment du transfert (celui dans lequel baigne l’embryon) était trop important, générant un reflux en direction des trompes.
On ne peut préciser avec certitudes les raisons ayant entraîné la survenue de la grossesse extra-utérine après fécondation in vitro. Cependant, elles sont généralement plus fréquentes dans le cas d’une stérilité causée par une altération des trompes.
GEU : le diagnostic
Une grossesse extra-utérine se manifeste par des douleurs latérales. Cependant, son diagnostic demeure difficile. En début de grossesse, les douleurs sont fréquentes, notamment à la suite d’une stimulation des ovaires. D’autre part, la présence de saignements est un autre signe de GEU, mais ces derniers sont aussi récurrents en début de grossesse. Seule l’échographie permet de poser un diagnostic. Après quinze jours de retard des règles (et donc à un mois de grossesse environ), un sac embryonnaire intra-utérin peut être observé à l’échographie. Son absence permet de poser le diagnostic de la GEU (après l’écartement de la fausse couche).
La grossesse hétérotopique
La grossesse hétérotopique désigne l’association d’une grossesse extra-utérine à une grossesse intra-utérine. Elle constitue souvent un piège de taille pour les médecins, notamment au moment du diagnostic. En effet, la présence du sac embryonnaire au sein de l’utérus peut fausser les résultats, alors qu’une GEU est belle est bien en cours, en parallèle d’une grossesse normale.
La patiente ressent généralement des douleurs latéro-utérines et elle présente des saignements. Les spécialistes peuvent alors suspecter une grossesse tubaire. L’échographie va permettre de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse, notamment avec la présence d’une formation latéro-utérine, qui se montre différente de celle de l’ovaire au sein d’une trompe.
Le traitement de la grossesse extra-utérine
Lorsqu’elle est diagnostiquée, la grossesse extra-utérine fait l’objet d’un traitement adapté. Ce dernier consiste en une injection intramusculaire de méthotrexate. Les médecins surveillent ensuite la décroissance du taux d’hormone chorionique gonadotrope humaine (hCG), qui indique alors la fin de la grossesse.
Les médecins peuvent aussi recourir à un traitement par cœlioscopie, notamment s’ils ont un doute sur le diagnostic et si le traitement médical échoue. Ils peuvent aussi y recourir si la grossesse extra-utérine a déjà atteint un stade avancé. Dans certains cas et lorsqu’une simple incision ne suffit pas, l’ablation de la trompe sera nécessaire pour enrayer la grossesse. L’évolution du taux d’hormone hCG sera encore surveillée par les spécialistes. Ces derniers devront s’assurer que l’ensemble du tissu embryonnaire a bien été enlevé de la trompe (si celle-ci a été conservée).
À savoir
Dans le cadre d’une grossesse tubaire, il est impossible de récupérer l’embryon qui a débuté son développement dans la trompe dans le but de le repositionner dans l’utérus. La grossesse est donc indubitablement interrompue. Le couple peut alors décider de précéder à une nouvelle tentative de FIV. D’autre part, dans le cadre d’une grossesse hétérotopique, le traitement va consister à effectuer une cœlioscopie. Celle-ci va nécessiter l’ablation de la trompe qui porte la grossesse extra-utérine. La grossesse ayant débuté normalement dans l’utérus peut se poursuivre sans problème. À terme, elle pourra donc donner naissance à un enfant.