
Comment traiter concrètement le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ?
Avant d’en venir aux solutions, voici des rappels concernant le SOPK.
Tout commenca avec une observation erronée des ovaires
Autrefois, les médecins pensaient que les femmes atteintes de ce syndrome présentaient des kystes ovariens. En réalité, il s’agit d’une accumulation de follicules dont le développement est resté inachevé.

Illustration d’un ovaire polykystique
L’image ci-dessus montre une échographie d’un ovaire présentant un aspect polykystique. Chaque zone noire représente un follicule immature. Dans un cycle menstruel habituel, un seul follicule atteint la maturité et libère un ovocyte lors de l’ovulation. Ici, plusieurs follicules se développent simultanément sans parvenir à terme.
Cela entraîne deux conséquences majeures :
- D’une part, les femmes souffrant du SOPK n’ont pas réellement de kystes, contrairement à ce que l’on pensait auparavant.
- D’autre part, puisque les follicules ne parviennent pas à maturation, l’ovulation ne se produit pas.
Un syndrome fréquent et une cause importante d’infertilité
Affectant environ une femme sur dix, le SOPK constitue la principale cause d’infertilité féminine. Ce trouble impacte le corps à deux niveaux essentiels :
Des répercussions sur la fertilité
Le SOPK est directement lié à un déséquilibre hormonal. Les femmes concernées présentent un taux élevé d’androgènes (hyperandrogénie), des hormones masculines normalement présentes en faible quantité chez la femme.
Cet excès provoque deux effets :
- Un dérèglement de l’axe hypothalamo-hypophysaire, qui empêche l’ovulation. Le taux de FSH reste bas, et il n’y a pas de pic de LH, ce qui empêche la libération d’un ovocyte. Cela se traduit par des cycles irréguliers (oligo-ovulation) ou une absence totale de règles (aménorrhée), entraînant une infertilité dite anovulatoire.
- L’apparition de caractéristiques physiques dites masculines, comme une pilosité excessive (hirsutisme), une perte de cheveux (alopécie) ou encore une tendance à l’acné. Bien que ces manifestations ne jouent pas directement sur la fertilité, elles ont un impact psychologique important.
Une influence sur le métabolisme
Un autre effet du SOPK concerne le métabolisme et, cette fois, c’est l’insuline qui est en cause. La surproduction de certaines hormones favorise une prise de poids et une perturbation du métabolisme des sucres, pouvant aboutir à une résistance à l’insuline. Lorsque cette résistance s’installe, le risque de développer un diabète de type 2 ainsi que des complications cardiovasculaires (hypertension, AVC) augmente significativement.
Aujourd’hui, le SOPK est souvent associé à un syndrome métabolique caractérisé par :
- Une augmentation des triglycérides et une baisse du « bon » cholestérol (HDL) ;
- Une pression artérielle élevée ;
- Une prise de poids et un tour de taille accru.
Comment reconnaître un SOPK ?
Le diagnostic repose sur les critères de Rotterdam, nécessitant la présence d’au moins deux des trois signes suivants :
- Des cycles menstruels irréguliers ou absents, avec des périodes longues (plus de 35 jours) ou un faible nombre de menstruations par an (moins de 8).
- Un excès d’androgènes, détectable par un taux sanguin élevé ou par des signes cliniques comme une peau grasse, de l’acné, une pilosité excessive ou une perte de cheveux.
- Un aspect polykystique des ovaires à l’échographie, avec au moins 20 follicules de 2 à 9 mm autour de chaque ovaire, ou une augmentation de leur volume (>10 ml).
Le SOPK est une affection complexe qui ne dispose pas encore d’un traitement curatif définitif.
Quelques conseils pratiques
- Faites-vous accompagner par des spécialistes (nutritionniste, endocrinologue, gynécologue, psychologue).
- Adoptez une activité physique régulière. Une perte de 10 % du poids initial peut améliorer l’équilibre hormonal et restaurer l’ovulation.
- Renseignez-vous sur la maladie : des associations et webinaires peuvent vous aider à mieux la comprendre et à échanger avec d’autres femmes concernées.
- Solutions esthétiques : si la pilosité excessive est un problème, l’épilation laser peut être une alternative efficace.
Quelle prise en charge ?
Une fois le diagnostic posé, différentes stratégies peuvent être envisagées :
- Une approche diététique, avec une perte de poids de 5 à 10 %, pouvant améliorer l’ovulation.
- Un traitement hormonal, comme le citrate de clomiphène ou la FSH, pour stimuler l’ovulation sur une durée limitée (6 cycles maximum).
- SOPK et grossesse : Une PMA, avec la fécondation in vitro en cas d’échec des autres traitements.
Le suivi par une équipe médicale pluridisciplinaire reste la meilleure solution pour retrouver un équilibre hormonal et métabolique.
Les compléments alimentaires et le SOPK : une piste prometteuse ?
Parmi les solutions possibles pour améliorer la qualité de vie des patientes, les compléments alimentaires et les vitamines sont une piste à explorer. Une étude de 2023 s’est penchée sur l’impact des vitamines A, B12, D, E et K dans le développement du SOPK et ses complications métaboliques.
Voici le lien de l’étude : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10450375/
Des vitamines impliquées dans la régulation du SOPK
Les résultats de cette recherche suggèrent que certains nutriments jouent un rôle protecteur contre le SOPK et ses conséquences. Notamment, une élévation des niveaux de vitamine E et B12 serait associée à une diminution du risque de développer ce syndrome. De plus, des concentrations plus élevées en vitamines A, D et E semblent réduire la probabilité de souffrir d’hyperlipidémie, un trouble fréquent chez les femmes atteintes de SOPK.
D’un point de vue métabolique, l’étude révèle également que des niveaux accrus de vitamine K et B12 sont corrélés à une réduction du risque d’obésité. Ces résultats sont particulièrement intéressants, car l’obésité et la résistance à l’insuline jouent un rôle central dans l’aggravation des symptômes du SOPK. En influençant le métabolisme des graisses et du sucre, ces vitamines pourraient ainsi aider à limiter certaines complications associées à cette maladie.
Vers une approche nutritionnelle du SOPK ?
Ces découvertes renforcent l’idée qu’une alimentation riche en certaines vitamines pourrait avoir un impact bénéfique sur les femmes souffrant du SOPK. Cependant, bien que ces corrélations soient prometteuses, elles ne permettent pas encore de conclure avec certitude à une relation de cause à effet. Des études complémentaires, notamment des essais cliniques et des expérimentations in vivo, restent nécessaires pour déterminer si la supplémentation en compléments alimentaires tels que ceux proposés par pourrait être une stratégie efficace pour prévenir ou atténuer les symptômes du SOPK.
En attendant, une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, ainsi qu’une prise en charge adaptée incluant un suivi médical, restent les meilleures approches pour aider les patientes à mieux gérer leur condition.
Pour en savoir plus
🔗 Inserm – Dossier sur le SOPK
🔗 Ameli – Informations sur le SOPK